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femmes ; c’est ce que j’ai fait pour mon compte. Que dites-vous de lady Émily ? La trouvez-vous changée ?

— J’oublie ce qu’elle était autrefois ; mais je trouve qu’elle commence à vous ressembler beaucoup.

Jeanne se mit à rire d’un air incrédule.

— Une brune et une blonde, une maigre et une potelée, dix-sept ans et vingt-neuf ! Comme je deviens vieille !

Elle eut un instant l’air grave, et puis elle revint au sujet en question.

Cependant mon observation avait quelque chose de vrai. Cette ressemblance naturelle ou acquise, que j’ai souvent remarquée chez les gens attirés l’un vers l’autre, se manifestait déjà entre elles. C’était la nature la plus énergique qui donnait l’empreinte ; de vingt manières différentes, je retrouvais chez lady Émily l’influence de Jeanne.

Je remarquai un jour qu’elle venait souvent à Pleasant-Row.

— Oui, on me la confie volontiers, et elle aime à venir.

— Je crois vraiment qu’elle irait à Newgate, si vous y étiez.

— J’en suis sûre, dit Jeanne avec une tendresse