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— Sait-il ce qui est arrivé ? car je tenais à l’apprendre.

— Je le lui ai écrit. Du moins ce qu’il avait besoin de savoir, ce qui me regardait.

— Et que dit-il ?

Jeanne rougit pour toute réponse.

— Je vois, cousine, ajoutai-je, car je sentais que l’un de nous devait le dire. Il faut décider pour vous-même, sans vous inquiéter de ma mère. Nous n’avons pas de droit sur vous, lord Erlistoun en a.

— Je le sais.

— Eh bien, allez et soyez heureuse !

Elle secoua la tête.

— Marc, cela n’est pas digne de vous. Comment peut-on être heureux quand on laisse un devoir derrière soi ! D’ailleurs…

Et elle s’arrêta court, puis recommença sa phrase :

— Je ne fais que rester fidèle à une première résolution, que j’ai prise avec réflexion et sans me presser. Je ne crois pas que j’aie eu tort, ni que j’aie été dure !

Dure ! L’amour qui doit durer toute la vie peut assurément attendre deux ans.

Je parlais amèrement, en songeant aux centaines de jeunes amants dont la flamme passagère ne peut