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chargés pour la plupart de douleurs inutiles ou souillés de péchés ineffaçables en apparence, mais comme faisant partie de cette grande multitude que nul ne peut compter et qui viendra de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue, pour former l’innombrable compagnie de l’Église des premiers-nés.

Ces sentiments étouffaient tous les autres ; et lorsque je voyais, toutes les heures à peu près, sortir de la foule ou y rentrer les deux personnes qui m’inspiraient un intérêt personnel, je les contemplais comme si je les avais rencontrées dans cette sublime compagnie où nous aurons, d’après notre foi, perdu tout ce qui, dans notre personnalité, n’est pas trop pur pour souffrir.

Je crois qu’ils jouissaient de leur journée. Je les vois encore, la tête de lord Erlistoun s’élevant au-dessus des autres, et la taille élancée de Jeanne avec sa robe foncée, suivant les longs transepts ou errant dans les cours éclatantes. Enfin, à notre lieu de rendez-vous, je les trouvai assis au milieu du peuple, des gens qui tiraient leurs dîners de grands paniers et remplissaient leurs verres à la fontaine de cristal ; lord Erlistoun se leva même et prit la peine de remplir les verres d’une femme grognon et chargée d’enfants qui répondit seulement d’un ton brusque :