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— L’année prochaine ? Vous oubliez…

Et je regardai sa main gauche qui ne portait point de bague ; je l’avais déjà remarqué.

Elle se retourna vers moi avec un sourire un peu triste :

— Non, je n’oublie pas. Je sais à quoi vous pensez ; mais vous vous trompez. Je vous ai dit la vérité ce soir-là.

— Que vous resteriez toujours Jeanne Dowglas ?

— Je le crois.

Je ne pouvais trouver des paroles ; d’ailleurs, son ton me fermait la bouche. Elle reprit :

— Marc, je tiens à vous dire une chose ; c’est tout ce qu’on a le droit de savoir ; je l’ai dit dès le premier abord, mais personne n’a l’air de me croire ; lord Erlistoun n’a point d’engagement avec moi.

— Jeanne ! m’écriai-je (car il m’était difficile de me taire et de la croire au-dessous de ce que j’avais toujours pensé d’elle), pour la troisième fois, je vous répète : prenez garde ! vous cherchez à jouer un jeu dangereux ; vous maniez des armes tranchantes !

— Croyez-vous ?

— Prenez garde ! On peut aller longtemps dans une intimité amicale ; mais une fois que l’amour a été avoué ou même qu’on le soupçonne, il faut être