Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/224

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Et enchanté de se débarrasser de cette responsabilité, mon père écrivit à cet effet avec sa franchise accoutumée.

Quelques jours après, j’appris ou du moins je compris par un témoignage irrécusable qu’elle avait décidé : pour la seconde fois lord Erlistoun était l’hôte de mon père.

Ce samedi-là, je n’allai pas à Lythwaite-Hall.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

La jeunesse et l’amour, le premier amour ! Que ceux qui les ont laissés en arrière ne se retournent pas pour les nier ; ce sont d’admirables choses !

Avec le temps, je m’accoutumai à la situation nouvelle ; je pus retourner chez nous et les regarder tous deux, se promenant le matin dans le jardin, ou causant le soir sous le crépuscule d’un dimanche d’été, sans avoir le sentiment que leur position réciproque était fausse et dangereuse.

Cela me fut peut-être plus facile parce que je vis que Jeanne était heureuse, non pas au début, mais quand elle vit combien son amant était heureux, comment, sous son influence, l’esprit de lord Erlistoun semblait se modifier, comment son caractère s’affermissait et se développait, comment ses belles qualités se fortifiaient tandis que ses dispositions frivoles s’évanouissaient ; alors