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l’effet de brûler ma poche. Les hommes, surtout les jeunes gens, vont où ils veulent, dans un monde plus élevé ou moins élégant que le leur. S’ils sont honorables par eux-mêmes, il n’y a point de raison pour qu’ils ne soient pas acceptés et acceptables. Mais il n’en est pas de même pour les femmes, du moins à ce qu’en pense le monde ; qu’est-ce que lady Erlistoun pouvait vouloir à ma mère et à ma cousine Jeanne ?

J’arrivai tard à la maison. On ne m’attendait pas. Il n’y avait point de lumière dans le salon ; mais je les trouvai toutes deux dans la salle à manger, présidant sur un amas de linge neuf ; ma mère avait l’air heureux et affairé, comme cela lui arrivait toujours dès qu’elle avait une excuse pour cesser d’être une belle dame et pour redevenir ménagère. Jeanne était pâle et avait l’air un peu inquiet ; mais son visage s’illumina quand elle m’aperçut à la porte.

— Ah ! cousin Marc !

— Mon cher enfant !

Lord Erlistoun avait raison, il est doux de revenir chez soi. Je ne remis les lettres qu’au bout d’une heure ou deux. Ma mère ouvrit la sienne avec une grande curiosité.

— Miséricorde ! Dieu nous bénisse ! Mais Jeanne ?

Jeanne avait pris sa lettre et quitté la chambre.