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resta longtemps au piano, à chanter. Je vis que c’était devenu une habitude pour elle de chanter tous les soirs, et elle ne manquait pas d’auditeurs. En dépit d’une ou deux petites insinuations de lord Erlistoun, qui parut un peu surpris de nos étroites idées sur ce qu’on pouvait chanter le dimanche, Jeanne choisit des cantiques de Hændel et de Mendelsohn, parmi lesquels se trouvaient, je m’en souviens bien, leurs plus beaux chants, leurs cantiques les plus spirituels : Je sais que mon Rédempteur est vivant, et Reposez-vous au Seigneur. Elle termina, à la prière de mon père et de ma mère, par un vieil hymne méthodiste ; nous étions méthodistes dans mon enfance, et cet air me ramena dans la petite chapelle de la rue Rathbone, lorsqu’après un sermon souvent violent, inculte, mais rempli d’émotion, toute la congrégation se levait, et les femmes et les hommes s’adressaient alternativement le refrain du cantique :

Auprès du Seigneur Jésus
On ne se quittera plus !

Oh ! cette vie, cette vie si pleine de séparations, que de fois j’ai calmé son amertume par un souvenir de ce vieux chant méthodiste, et par l’écho de ce refrain : On ne se quittera plus !