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les haies d’aubépines et les arbres peuples de corbeaux, dans ces charmantes soirées du printemps que je n’ai jamais vues si belles qu’à Lythwaite-Hall.

Un commis de notre maison, parlant un jour de la terre de mon père, dit qu’il se souvenait bien d’y avoir été dans son enfance. Il y avait passé une fois le mois de mai avec sa cousine, qui était morte. Il me racontait comment ils convenaient de se lever de bonne heure et d’aller se promener dans le jardin avant que personne fût levé, pour pêcher des truites ou tirer les corbeaux ; seulement elle n’aimait pas cela ; comment ils allaient à l’église par les champs ; comment il l’aidait à passer les barrières, et comment il avait le souvenir le plus net de son visage, en face de lui, pendant qu’elle écoutait le sermon. Elle était morte et enterrée depuis bien des années. Mais il avait envie de demander un congé et de retourner un dimanche dans cette église de village.

Ô Jeanne ! ma cousine Jeanne ! si nous avions vécu ensemble dans notre enfance ! si nous pouvions encore errer ensemble comme des enfants et traverser, la main dans la main, les jardins et les prairies de notre beau Lythwaite-Hall !

Quand on mène une existence pratique et très occupée, quand nécessairement le petit coin du