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ce que je ne fais jamais. Je vois ce que vous voulez dire, Jeanne… Il vient parmi ses inférieurs, lui qui est accoutumé à l’élégance de la vie du monde. Cette manière languissante, indolente, parfaite, qui agace tellement ma pauvre mère, à ce que je vois, ce sont donc les manières élégantes ; vous le savez bien.

— Non, heureusement, je n’en sais rien, Marc. Vous devriez avoir honte (et je n’y manquai pas, en la voyant rougir d’indignation). Je n’en sais rien, moi, et je n’en veux jamais rien savoir. Je n’ai pas affaire avec la vie élégante. Je sais comme vous êtes bons tous ; je vous aime.

— Oui, Jeanne, parlez franchement ; vous avez le cœur chaud. Certes, vous nous aimez tous, tous également.

Après que lord Erlistoun eut été solennellement conduit dans sa chambre, et son hôtesse avouait tout bas que le plus grand seigneur du pays ne pouvait souhaiter une plus belle chambre ni mieux meublée, nous commençâmes à respirer. Naturellement, il fut le sujet de la conversation, comme cela arrive dans les familles ; et, grâce au ciel, en dépit de notre accroissement de fortune, nous n’avions pas cessé d’être une famille. Jeanne, qui se glissait lentement à la place des petites filles mortes, ou qui se faisait une place à elle par