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et même une certaine estime amicale basée sur un point d’union assurée où se retrouvent et se mêlent les plus vives affections de toutes deux. Peut-être, comme il arrive souvent à ceux qui sont comblés de fidèles affections, et qui finissent par les mériter, M. Rochdale arrivera-t-il avec le temps à être digne non seulement de sa femme, mais de sa mère.

Madame Rochdale est tout à fait vieille maintenant. On ne la rencontre guère en dehors de la petite route où se trouve sa maison, elle l’occupe toujours et refuse de la quitter. Mais si vous la rencontriez, vous ne sauriez manquer de vous retourner pour jeter encore un coup d’œil sur sa majestueuse démarche et son charmant sourire. Infailliblement ce sourire repose sur l’homme qui lui donne toujours le bras, et dont on voit tous les jours le cheval à sa porte avec une persévérance égale à celle des jeunes gens qui font la cour. On dit dans le village que notre seigneur, avec toute l’affection qu’on lui connaît pour son excellente femme, est aussi attentif qu’un amoureux pour sa vieille mère qui lui a toujours été si dévouée.

Il manque quelque chose au château, ils n’ont point d’enfants. Peut-être cela vaut-il mieux pour certaines choses, et pourtant je n’en sais