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chester, et elle parle de louer la ferme. Je ne demande pas mieux que de la prendre pour Thomas Higginbotham, mais j’aime à discuter mes marchés, et il n’y aurait pas de plaisir aujourd’hui à se débattre avec ta mère. Mettons-nous-y à nous deux, mon garçon, tâchons de nous attraper l’un l’autre, cela nous réchauffera par ce temps froid.

— Louer la ferme ! s’écrièrent à la fois les deux jeunes gens, infiniment surpris. Aller vivre à Manchester !

Lorsque Samuel Orme s’aperçut que ni Guillaume ni Thomas n’avaient encore ouï parler du projet, il ne voulut plus s’en mêler, dit-il, jusqu’à ce qu’ils eussent causé avec leur mère ; elle avait probablement la tête perdue à cause de la mort de son mari ; il fallait attendre un jour ou deux et n’en parler à personne ; il n’en dirait même rien à Thomas Higginbotham, de peur qu’il ne s’attachât à cette idée. Il valait mieux que les jeunes gens allassent causer avec leur mère. Il leur dit adieu et les quitta.

Guillaume avait l’air sombre ; mais il n’ouvrit pas la bouche jusqu’à ce qu’ils fussent auprès de la maison. Alors il dit :

— Thomas, va à l’étable et donne à manger aux vaches. J’ai besoin de parler tout seul à notre mère.