Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/132

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tres affections, pas même pour sa femme. Il y a dans le cœur de tout homme vertueux une force et une pureté d’attachement qu’il n’éprouve, qu’il ne peut éprouver pour aucune femme au monde comme pour sa mère.

Le souper était servi ; madame Lemuel fit un pas vers sa place ordinaire, puis recula avec un regard d’excuses.

Mais madame Rochdale s’assit tranquillement à la place d’un hôte, de côté, laissant à la femme de son fils la place de maîtresse de la maison, au haut de la table.

Peut-être fus-je seule à éprouver un amer sentiment d’humiliation et de regret en voyant ma chère, ma noble madame Rochdale assise à la même table que Nancy Hine.

Depuis ce dimanche, la mère alla tous les jours voir son fils. Cet événement fit le sujet des conversations dans tout le village. Quelques braves gens s’en réjouirent ; mais je crois que la généralité fut choquée de la réconciliation. On avait toujours cru que « madame Rochdale avait plus de cœur », on s’étonnait qu’elle se fût ainsi abaissée ; naturellement, c’était seulement à cause de sa maladie, il pouvait lui convenir d’être bien avec son fils, mais il était impossible qu’elle fît jamais attention à Nancy Hine !