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chez madame Rochdale lorsqu’une personne enveloppée dans un manteau et un capuchon parut sur le sentier qui menait à notre porte. C’était elle.

— Marthe, j’ai besoin de vous. Non, merci, je n’entre pas.

Cependant elle fut obligée de s’appuyer un instant contre la vérandah toute mouillée ; elle était pâle et hors d’haleine.

— Vous n’avez pas peur de faire une course avec moi par cette pluie ? Une longue course ? Non ! Eh bien, mettez votre châle et venez.

Sans qu’elle m’eût dit rien de plus, sans que j’eusse tenté une question, je savais, aussi bien que si elle me l’eût dit, où elle allait. Nous traversâmes des sentiers boueux, des bois détrempés où les perdrix se levaient à notre approche ; nous franchîmes des barrières, nous passâmes sous les sombres sapinières jusqu’à ce que nous fussions arrivées en face du château. Il n’était point changé depuis le temps passé, seulement il n’y avait plus de paons sur la terrasse et les cygnes ne venaient plus à la maison ; personne ne leur donnait à manger ni ne les caressait.

— Marthe, voyez-vous cette lumière à une fenêtre ? Oh ! mon pauvre enfant !

Elle étouffait, elle cherchait à reprendre haleine