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cité ! Personne, à ma connaissance, ne l’égalait sous ce rapport.

Sans compter que son habile et rapide crayon était toujours là pour élucider ses récits et préciser ses souvenirs. Sur le premier chiffon de papier venu, il esquissait en quelques traits tantôt les procédés de puisage dans l’Italie du Nord, tantôt des charrettes de vendange, des attelages de buffles, tantôt l’arole des Alpes, ce pin que la roche semble nourrir, que sais-je encore ? mille curiosités imprévues.

Quand nous avions étudié ces dessins tout à notre aise, Phillis les rassemblait pour les emporter. On ne les revoyait plus.

Voici bien des années que nous sommes séparés, cher Edward Holdsworth ; mais de quel charmant compagnon tu m’as laissé le souvenir, — certes, et d’un brave homme aussi, malgré tous les chagrins qui nous sont venus de toi !


XI


Bien peu de temps après son rétablissement, M. Holdsworth m’accorda huit jours de congé qui me permirent d’aller voir mon père à Birmingham. J’y trouvai la nouvelle société du « propulseur-Manning » fonctionnant au gré d’un chacun, et ma mère déjà pourvue de quelques suppléments de bien-être que son mari s’était empressé de lui procurer. Je fus présenté à M. et à mistress Ellison, dont je vis alors pour la première fois la fille aînée, la jolie Margaret, — aujourd’hui ma femme.

De retour à Eltham, j’y trouvai en pleine voie d’exécution un changement déjà projeté depuis quelque temps, à