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à construire. D’ici à quelque temps, je ne ferai qu’aller et venir. Vous me remplacerez ici, et, au point où en sont les choses, vous n’y aurez pas grand’peine. »


VIII


Ainsi dit, ainsi fait, et la visite à Hope-Farm se trouva du coup ajournée à quelques mois.

Notre ingénieur en chef les passa presque entièrement dans la vallée de ***, bien connue des paysagistes qui admirent ses pentes boisées, ses herbages humides, mais qui, profondément encaissée, semble n’admettre qu’à regret les rayons vivifiants du soleil. Dès quatre heures du soir, en plein été, l’ombre commençait à l’envahir. Holdsworth y prit sans doute le germe d’une fièvre lente qui, après l’avoir sourdement miné pendant les derniers mois d’automne, se déclara tout à fait au commencement de la nouvelle année. Il fut forcé de s’aliter pendant plusieurs semaines de suite. Une sœur qu’il avait, mariée à Londres, vint lui donner les soins nécessaires, et je restai chargé de la surveillance des travaux entrepris, en même temps que de l’exploitation de l’embranchement déjà terminé.

On comprendra que le loisir me manquait pour aller souvent à Hope-Farm. Je trouvai cependant le moyen d’y faire de temps à autre quelques rapides apparitions, toujours bien accueillies ; chaque fois on s’informait avec intérêt de l’ami dont la santé compromise me préoccupait si vivement.

Ce fut, je crois, au mois de juin qu’il se sentit assez rétabli pour rentrer à Eltham, où sa sœur le laissa, rap-