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— Mille fois merci !… ce que j’ai à dire ne peut être confié qu’à l’arbitre même par qui la question doit être tranchée… Croyez bien que vous ne me conseilleriez pas autre chose si je pouvais vous mettre plus complètement au courant. »

L’attorney se garda bien d’insister : « Fort bien, chère demoiselle. Vous apportez sans doute de nouveaux éléments à la procédure terminée ?… Allez voir le juge, il comparera vos allégations à ses notes d’audience, et si elles concordent, bien disposé comme je le crois, en faveur, du condamné… Mais, au fait, vous avez pu le connaître jadis… Il étudiait, à Hamley, sous la direction de votre ami, le docteur Ness.

— Comment pourrais-je voir Dixon ? repartit Ellenor sans répondre à cette dernière observation… On prétend qu’il faut un ordre du sheriff.

— Naturellement… mais le clerc des magistrats dînait hier au soir chez moi… Il m’a promis d’obtenir cet ordre et doit vous le faire passer ayant dix heures. »

L’ordre arriva effectivement avant que le déjeuner fût terminé. M. Johnson proposa d’accompagner Ellenor et l’avertit que, suivant la règle, un des geôliers devait être en tiers dans toute entrevue d’un étranger avec les condamnés à la peine capitale. — « Maintenant, ajouta-t-il, quand ce tiers importun veut se montrer obligeant, il se tient à distance et n’écoute point. Or, toute obligeance se paye, et je me charge de négocier cette petite affaire. »

Le porte-clefs chargé de guider Ellenor lui fit traverser de vastes préaux et un long corridor, à l’extrémité duquel, — après qu’on avait passé devant maintes et maintes portes verrouillées, — se trouvaient les cellules des condamnés. Ce corridor était parfaitement éclairé, parfaitement propre : chaque porte avait son guichet