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Midland-Circuit. Nous sommes aujourd’hui le 27 février. La session doit s’ouvrir le 6 mars.

— Eh bien, dès demain, je pars pour Civitta-Vecchia… Peut-être s’y trouvera-t-il, venant de je ne sais où, quelque bateau prêt à prendre la mer… Excusez ce que cette brusque résolution peut avoir d’irréfléchi en apparence. Toujours est-il que la voilà prise, et irrévocablement… Retournez seul au salon, et faites en sorte que personne ne pénètre chez moi ce soir… Je vous ferai mes adieux à tous demain matin… D’ici là, qu’on me laisse le loisir de penser !… »

M. Livingstone parut un moment tenté de lui adresser quelques paroles de consolation, mais, réflexion faite, il la quitta sans lui dire un seul mot. Revenu auprès de mistress Forbes et de ses filles, il leur donna lecture de l’article du Times où se trouvaient résumés les faits à la charge de Dixon et son premier interrogatoire. Il s’était bien gardé de l’offrir à Ellenor dont il pensait que ce document ébranlerait les convictions favorables à l’accusé, convictions que, selon lui, elle ne devait pas conserver longtemps. Mais dès qu’elle s’était retrouvée seule, le souvenir lui revenant de tout ce qu’il avait dit à ce sujet, elle pensa au journal et voulut savoir dans quel sens ce puissant organe de l’opinion se prononçait, sur le premier aperçu des circonstances qui semblaient inculper le malheureux Dixon. À sa demande expresse, le numéro du Times lui fut envoyé par mistress Forbes qui, bien à regret, ne conservait aucun doute sur la culpabilité matérielle du prisonnier. En revanche, elle pensait qu’il pouvait exister en sa faveur quelques circonstances atténuantes, probablement connues d’Ellenor, et que celle-ci se sentait tenue d’attester en justice pour éclairer la religion des jurés.

Après avoir parcouru d’un bout à l’autre le compte