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Près de la massive cathédrale de Chester, s’élève ou plutôt se dérobe une humble maisonnette de briques. On y arrive par une sorte de couloir dallé ouvrant sur l’enceinte des murs qui limitent l’Enclos (Close). Dans cet enclos sont distribués avec leurs jardinets, le long d’une avenue de tilleuls, les presbytères canoniques. La maisonnette appartient comme eux au chapitre, et servit longtemps de résidence à un de ses fonctionnaires subalternes, le verger ou porte-masse de la cathédrale. Il s’y trouvait à l’étroit ; on l’a mieux logé, le petit cottage est resté disponible, et les amis de miss Monro le lui ont fait donner en location aux meilleures conditions possibles. Comptez ceci parmi les avantages, attachés à la position que s’est faite la fille du défunt precentor, en venant s’établir comme daily governess parmi les ecclésiastiques jadis en rapport avec son père. Presque tous les chanoines étant mariés, et plusieurs d’entre eux ayant des enfants à élever, ils ont en quelque sorte monopolisé les leçons quotidiennes de miss Monro, reçue chez eux à titre d’amie, et qui se trouve heureuse de n’avoir pas à subir trop fréquemment le patronage orgueilleux des riches négociants de la ville.

C’est là que, par une belle soirée d’octobre, Ellenor s’est laissé conduire, indifférente et passive entre les mains de ses deux amis, — M. Ness et la vieille gouvernante, qui, fort timorés, fort indécis eux-mêmes, n’en sont pas moins devenus, à leur corps défendant, les protecteurs, les conseillers et les guides de la jeune orphe-