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pit-il avec une sorte de précipitation… Je n’en aurais voulu dans aucun cas… Il m’aurait semblé recevoir… »

… Le prix du sang, allait-il dire, mais il retint au passage ces derniers mots, qu’Ellenor suppléa de reste :

« Oh non, Dixon… le testament était antérieur de bien des années, lui répondit-elle en détournant la tête. Mais, à présent, que faut-il faire ?… Ford-Bank, je vous le répète, va être mis en location…

— Le revenu, j’imagine, est à mademoiselle ?… J’ai toujours compris que Ford-Bank lui appartenait en propre.

— Sans doute, sans doute… il ne s’agit pas de cela…, Mais, vous savez, Dixon, sous le grand liége…

— Ah ! oui, dit-il avec un accablement visible. J’y ai souvent pensé le jour, et il n’est guère de nuit que je n’en rêve…

— Comment admettre que je livre Ford-Bank à des étrangers ? s’écria Ellenor : ils pourraient donc tout bouleverser, changer les plantations, fouir la terre partout où il leur plaira ?… J’ai en moi la presque certitude que tout finira par se découvrir, et s’il fallait que le moindre blâme atteignît la mémoire de mon père…

— Cette mémoire, interrompit Dixon dont la physionomie prit à l’instant même une expression de souffrance, cette mémoire doit rester intacte. Je suis accoutumé, dès mon enfance, à voir les Wilkins respectés par tout Hamley. Ainsi en était-il de mon père avant que je fusse né… Avisons donc à préserver ce nom de toute souillure. Il doit y avoir quelques moyens pour cela… On met dans un bail tout ce qu’on veut… Vos trustees, comme on les appelle, peuvent interdire aux locataires de rien changer l’état actuel des lieux, soit en fait de plantations, soit qu’il s’agisse de fouiller et remuer le sol, aussi bien celui des jardins que celui des pacages ou des étables. De plus, sur une recommanda-