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CHAPITRE II.

Un an s’était écoulé depuis la naissance de leur fils ; jamais on n’avait eu dans le pays un plus bel été que celui qui venait de finir : du soleil, de la chaleur, un ciel pur et lumineux ; puis le temps avait changé, sans être moins beau pour la saison. Les matinées avaient, il est vrai, des brumes transparentes, les nuits étaient claires et glacées, et les fleurs avaient disparu ; mais les feuilles des arbres, les lichens, les mousses et les fougères, prenaient sous l’éclat du jour des teintes d’une richesse que n’avaient pas les roses. C’est, dit-on, l’époque où la nature se flétrit, où sa beauté va disparaître ; mais quelle splendeur dans son déclin, quel charme profond dans ses adieux !

Nest, dans son empressement à rendre sa demeure plus agréable à son mari, était devenue jardinière ; et la petite cour, située devant la maison, était garnie de fleurs qu’elle avait été chercher dans la montagne, moins parce qu’elles étaient rares que parce qu’elles étaient charmantes. Un buisson d’églantier odorant s’élevait sous la fenêtre de la petite chambre de Nest, et répandait son parfum balsamique jusque dans la grande salle où travaillait la jeune femme. L’enfant d’Owen, le plus ado-