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AUTOUR DU SOFA.


J’avais remarqué depuis plusieurs jours que miss Duncan noircissait beaucoup de papier, et paraissait vouloir que je n’y fisse pas attention ; ma curiosité en fut d’autant plus vive, et je bâtis en silence une foule de conjectures, dont quelques-unes approchèrent tellement de la vérité, que je ne fus pas du tout surprise lorsque mon institutrice, ayant toussé plusieurs fois, nous dit, avec certaines précautions oratoires, qu’elle avait consigné dans quelques pages un ancien récit qui lui avait été fait jadis, à une époque où elle habitait près de l’endroit où ces événements s’étaient passés. Chacun la pressa de nous lire ces quelques pages, qu’elle tira de son réticule. Au moment d’en commencer la lecture, elle se trouva si émue, et réclama si longuement notre indulgence pour ce premier essai, que je me demandai si nous aurions notre histoire. À la fin cependant, elle en prononça le titre d’une voix aiguë et mal assurée.