Page:Gaskell - Autour du sofa.djvu/251

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

En Angleterre nous avons eu nos préjugés ; on pourrait dire que nous en avons encore, mais je craindrais, en l’affirmant, d’offenser mes lecteurs. Je puis néanmoins l’avouer sans crainte, en parlant d’autrefois : nous avons torturé les juifs, brûlé les catholiques et les protestants, sans préjudice des sorciers et des sorcières. Nous avons gardé jusqu’à présent nos satires contre les puritains, et la mascarade du 5 novembre[1]. Cependant je ne crois pas que nous ayons poussé le préjugé aussi loin que nos amis du continent. Il est vrai que notre position d’insulaires nous a, pour ainsi dire, préservés de l’invasion de certaines races, qui, chassées de l’endroit où elles avaient fixé leur demeure, ont, à diverses époques, afflué dans un pays mécontent de les recevoir, et dont les indigènes ne se donnaient pas la peine de dissimuler la répugnance qu’ils éprouvaient à leur égard.

Il existe encore actuellement dans les Pyrénées et dans les Landes quelques débris de cette race malheureuse,

  1. Anniversaire de la découverte de la conspiration des poudres, où l’on promène dans les rues des mannequins représentant les conjurés, et notamment Guy Fawks.
    (Note du traducteur.)