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LADY LUDLOW.

plus saint et de plus terrible, que l’année suivante il ferait produire à la terre d’Hanbury plus qu’elle n’avait jamais rapporté dans les années exceptionnelles dont on gardait le souvenir.

Je ne sais pas s’il eut connaissance de l’opinion de M. Brooke au sujet de la capacité agricole des officiers de marine ; mais le capitaine désirait trop vivement réussir dans sa nouvelle tentative, pour trouver au-dessous de lui d’aller demander à son habile voisin des conseils relatifs à la culture des terres. Si miss Galindo était venue comme autrefois, nous aurions appris immédiatement la liaison du régisseur et de l’affreux boulanger ; mais, en l’absence de la vieille miss, il était impossible qu’on soupçonnât le capitaine, dont l’attachement à l’Église et au roi était bien connu, de s’être lié avec un anabaptiste de Birmingham, alors même que l’intérêt de milady en eût été le motif.

C’est par M. Gray que cette nouvelle incroyable nous fut annoncée, car le jeune pasteur venait souvent au château. Soit que milady se rappelât toujours que c’était lui qui avait été chargé de lui annoncer la mort du comte, soit que les arguments qu’il avait fait valoir eussent fini par l’ébranler, Sa Seigneurie avait permis M. Gray d’établir son école. À vrai dire, elle avait soupiré plus d’une fois en y pensant, et je crois que les résultats de cette innovation lui donnaient plus d’inquiétude que d’espérance ; néanmoins elle s’était prêtée de bonne grâce au désir de M. Gray ; et l’on voyait maintenant, auprès de l’église, une maison rustique où les enfants du village étaient instruits par le pasteur. En échange de la concession qu’elle avait faite, milady avait demandé avec instance qu’on apprît seulement à lire, à écrire, et les quatre premières règles aux petits garçons, tandis que l’éducation des filles se bornerait à la lecture ; on leur en-