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CHAPITRE XIII.

J’avais toujours compris que miss Galindo s’était trouvée jadis dans une position de fortune plus brillante que celle où je la voyais alors. Comme vous le pensez bien, je n’osais pas lui faire de questions à cet égard ; mais à l’époque où nous sommes arrivés, j’appris relativement à sa jeunesse différentes choses que je vais vous raconter, non pas dans l’ordre où elles vinrent à ma connaissance, mais dans celui où les faits se sont passés.

Le père de miss Galindo, ecclésiastique du Westmoreland, avait pour frère aîné un baronnet dont le titre de noblesse remontait au règne de Jacques I. Cet oncle de notre vieille fille était l’un de ces originaux que vit naître le commencement du XVIIIe siècle dans cette partie de l’Angleterre. Je n’ai jamais beaucoup entendu parler de lui ; la seule chose qu’on m’ait dite sur son compte, chose d’ailleurs assez grave, c’est que très-jeune encore il avait quitté sa famille pour aller vivre on ne savait dans quel pays ; car il n’était pas revenu du voyage qu’il avait fait sur le continent, à sa sortie d’Oxford, voyage que la mode exigeait à cette époque de tous les fils de famille. Il avait bien écrit plusieurs fois à son frère ; mais ses lettres arrivaient à celui-ci par l’entremise de