Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/167

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

est un enfant bien élevé, on demande des noisettes de Malines.

Le ropieur répondait non moins invariablement :

— Je me fous pas mal que ça s’appelle des noisettes de Malines, pourvu que ce soient des crottes de baudet.

Et Mme Degand, ayant poussé un soupir et levé les yeux au ciel, servait les bonbons et encaissait la mastoque. Après quoi, quand le ropieur passait la porte, elle lui criait :

— Sale gamin !

J’ai questionné ensuite, avec un soin particulier, nos plus vieilles marchandes de bonbons.

Chez Cayaux, rue Samson (spécialité de bablutes), on vendait autrefois des crottes parfumées à l’anis, mais l’anis avait fini par empester tellement la maison de son odeur lourde et pénétrante, que la boutiquière était obligée de se réfugier plusieurs fois par jour aux cabinets — extrémité vraiment regrettable !

Chez Sophie, rue de la Raquette (spécialité de limaçons) l’industrialisation de la confiserie a supprimé les produits fabriqués dans la maison.

Mme Degand, déjà citée, est entrée dans sa fureur coutumière quand j’ai dit le mot. J’ai eu beau invoquer le folklore et lui expliquer que je