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dit Edmond Picard — faisait l’admiration d’Odon, Mme Vve Cécile Laermans, une cousine « à sous », trente-deux ans, bruxelloise dans l’âme et Julien Rousseau, un jeune homme toussottant pour qui Odon s’était pris d’amitié, au café de la Boule plate.

Le ménage Flagothier ne pouvait souffrir le cousin Périnet ; mais c’était un client pour les cigares fins et, comme il venait de faire prendre pour un de ses amis une commande sérieuse, on avait décidé de l’inviter tout de même.

— On doit savoir quétfois se gêner quand on est en commerce, avait dit sagement Rose… Mais vous allez une fois voir quel stouffer, Monsieur Charel, avait-elle ajouté ; ça, je suis sûr que vous avez jamais rencontré un parèl ! Restez seulement un peu sans parler ; il vous prendra pour un labbekak et vous entendrez quét’chose…

Rose avait le souci extrême de la bonne tenue de son intérieur. Elle mit tout son amour-propre de maîtresse de maison à soigner, deux jours à l’avance, les moindres détails de son dîner ; elle s’échappait à tout instant de la boutique pour courir à la cuisine où la déplorable Adla-Hitt ne faisait que des gaffes.

Aussi Rose jugeait-elle bon, tout à coup, de la « remonter » par une petite allocution. Et, vu l’importance de la fête, elle se promit qu’Adla-Hitt prendrait