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CHAPITRE II


Qui était ce Charles Lévé de Gastynes, ce nouveau locataire, d’éducation soignée, de mine avenante, pas riche et pas besogneux non plus, tombé, par ce soir d’été, dans la maison Flagothier ? C’est ce dont Flagothier ne manqua pas de s’enquérir. Il fut longtemps à savoir quelque chose : d’abord, parce que, quand il questionnait Charles, celui-ci avait une façon de faire comprendre : « Ça ne vous regarde pas, » qui décourageait les curiosités les plus excitées.

Tout ce qu’il sut, Odon le tint d’un tailleur qui habillait, en même temps que Charles, un ancien camarade de celui-ci : le baron Charles Lévé de Gastynes appartenait à une famille, de petite noblesse, du Tournaisis : il s’était brouillé avec les siens à la suite d’histoires de femmes qui lui avaient valu un conseil judiciaire.

Sa dernière aventure, à Reims, avait été retentissante et tragique : une maîtresse — une écuyère du cirque Lacensery — qu’il adorait et pour laquelle il avait sacrifié le plus clair de ce qui lui restait