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comme dans un bain de vapeurs délétères qui sans cesse s’épaississaient et qui finiraient par se solidifier, par le murer dans leurs volutes devenues voûtes.

Cet état d’âme, ce ne fut évidemment pas Jane qui le détailla à André. Si Jane, s’étant avisée de réfléchir, avait trouvé qu’il y avait tout de même quelque différence entre la situation sociale du paisible commerçant de jadis et celle du gentleman-manager d’aujourd’hui, elle eût sans doute, et de bonne foi, conclu que cette différence était à l’avantage du présent, vu que, depuis toujours, pour son propre compte, elle faisait litière de tout préjugé et même de tout scrupule — et que l’estime dans laquelle la pouvaient tenir ses contemporains était une des choses dont elle se souciait particulièrement peu. André n’eut, pour établir la psychologie de Flagothier, que les déductions tirées par lui du récit de Jane ; dans sa très insouciante philosophie, un partage ne l’offensait pas, du moment qu’il était parmi les partageants ; il ne se sentit même pas de dépit, encore moins de jalousie vis-à-vis de l’amant-factotum ; celui-là ou un autre… ou des autres… pfftt !… Il ne s’attarda donc pas à ratiociner ; il réfléchit seulement in petto que Flagothier payait tout de même rudement cher le triste bonheur d’assouvir ainsi sa toquade, mais il conclut, après une rapide pitié, par un : « et puis