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cossues conservassent le teussche des ancêtres, le teussche à planche de bois sans couleur, poli sous des carresses fréquentes et sous les massages quotidiens des brosses enduites de sable et de savon, le teussche patrial dans la gueule duquel, de temps à autre, on jetait un « seiau ».

Le cabinet hygiénique envahisseur était pour lui l’étranger, l’ennemi. Jusqu’à la fin de sa vie, cramponné — si nous osons ainsi nous exprimer — aux bons vieux lieux de son enfance, il parvint à empêcher sa femme, qui ne craignait pas d’afficher hautement ses préférences pour les « installations sanitaires » modernes, de faire remplacer les vénérables « commodités » de leur immeuble du Quai-au bois-à-brûler.

Mais, quand Mme Cécile fut devenue veuve, elle ne put y tenir : elle résolut de ne plus permettre à ces « stouffers « de Vanderswaelen, ses voisins, de la narguer : elle fit installer, par la veuve Folie, un « buen retiro » luxueux, perfectionné, archiconfortable, avec réservoir de charge, toilette à glace et couvercle basculant : il ne lui manquait que de jouer un air quand on s’asseyait dessus.

Par une concession tardive, mais affectueuse, à la mémoire de son cher mari, Mme Cécile défendit à ses « sujets » de se servir de ce cabinet up to date.