Page:Garnir - À la Boule plate.djvu/144

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Un crétin, c’est possible, mais au moins celui-là ne refusera pas de faire gentiment qu’est-ce que je lui demanderai…

Charles ne répondit pas tout de suite : Rose s’occupait à ranger les caisses que Périnet s’était fait ouvrir. Charles aurait voulu être seul pour réfléchir : il comprenait que quelque chose d’anormal lui survenait, mais il ne savait pas au juste quoi. Pour quelle raison la simple idée que Rose se confierait à Périnet, comme elle s’était confiée à lui, le tourmentait-elle de la sorte ? Quel droit avait-il à monopoliser la connaissance des pensées secrètes de la jeune femme, de s’installer, à l’exclusion de tout autre, dans l’intimité du cœur de Mme Rollekechik ? Était-ce parce que cet autre s’appelait Périnet que cela lui causait un pareil malaise ? Périnet lui était donc, à ce point, antipathique et odieux ? Ma foi, non : Périnet ne l’intéressait pas, ne l’intéresserait jamais en tant que Périnet… Alors ?… alors, était-ce que sa sympathie pour Rose était… plus que de la sympathie ?… À cette pensée, il eut un grand battement de cœur : il se découvrait un sentiment qui, la minute auparavant, était encore un secret pour lui-même…

Il perdait la tête ; on entendait le pas de Flagothier monter l’escalier du sous-sol.

— Promettez-moi une chose, Madame Rose, c’est