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forment ou disparaissent selon des Lois naturelles. Sans chercher à préciser la destinée de l’homme sur la terre (ce qui est le problème ardu de la philosophie), on peut dire que, pour accomplir cette destinée, il doit se conformer à ces lois.

La découverte, la constatation de ces Lois ou « rapports nécessaires, » comme disait Montesquieu, dérivant de la nature des choses, — les études auxquelles elles donnent lieu, — les effets qu’elles produisent, suivant que les lois ou règlements établis par les législateurs et les gouvernements sont en harmonie ou en désaccord avec elles, — constituent le domaine des sciences morales et politiques ou sociales.

On dit Sciences, pour exprimer un ensemble de connaissances fondées sur des principes sciences ; — sciences morales, pour exprimer un ensemble de connaissances se rapportant à la fois à la nature morale, intellectuelle et physique de l’homme ; sciences morales et politiques[1], pour exprimer un ensemble de connaissances relatives, à la fois, à la nature morale et intellectuelle des hommes, à leur sociabilité, et aux divers moyens d’Association générale qu’ils ont imaginés pour garantir leur Sécurité et l’exercice de la Justice entre eux, pour assurer la jouissance de leurs propriétés et des fruits de leur Travail et obtenir divers avantages communs.

La physiologie des sociétés, leur organisation réelle produit de la civilisation, leurs besoins, les moyens de les satisfaire conformément à la nature des choses constituent la science sociale. L’Économie politique, la Morale, la Législation, l’Histoire, la Philosophie politique, la Statistique, etc., sont autant de sciences sociales ou morales et politiques concourant à former l’ensemble de la science sociale[2], dont la société et l’homme, élément de la société, sont l’objet.

2. L’Économie politique (que plusieurs écrivains appellent souvent aussi des noms d’économie sociale ou d’économie industrielle, ou même d’un nom tout à fait impropre, d’économie publique, et que

  1. Par opposition aux sciences dites naturelles (la minéralogie, la botanique, la zoologie, etc.), aux sciences physiques (physique, chimie, mécanique, etc.), aux sciences mathématiques (arithmétique, algèbre, etc.).
  2. Ou Sociologie, mot proposé par Auguste Comte. Voy. sur ces diverses sciences une note finale.