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Depuis, bien que les préjuges de l’école protectionniste et les vagues espérances du socialisme aient pris plus d’empire dans les esprits que les arguments de la science, comme des travaux d’un mérite éminent ont été publiés, que des événements politiques et industriels inattendus se sont succédé, que des questions nombreuses ont été agitées, que des phénomènes économiques nouveaux se sont accomplis et que de vastes expériences ont été faites, l’on a pu vérifier sur une plus grande échelle les lois immuables de la production et de la consommation des richesses.

Peut-être qu’après avoir tant sacrifié aux vieilles erreurs de la balance du commerce, tant méconnu le principe de population, tant compté sur les vertus de je ne sais combien de panacées différentes, l’on éprouvera enfin le besoin de faire étudier à la jeunesse les principes d’une science qui utilise les faits de la statistique, profite des observations de l’histoire et de la géographie, guide, plus que toute autre l’administration des États, indique les véritables théories du commerce et de l’industrie des nations ; d’une science indispensable à l’âge mur, chargé de demander, ou de faire des lois sur les intérêts publics et privés, et dont le premier devoir serait de ne pas méconnaître celles de la nature et de la raison…

Il m’a semblé, en étudiant l’économie politique, et plus tard en la professant à l’une des écoles de commerce de Paris et à l’Athénée royal… (La suite comme à la précédente préface).

Septembre 1845.