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tion, et les principes de leur économie politique. J’ai tâché d’éviter ce grave inconvénient, et de n’offrir à mes lecteurs que l’exposé et la démonstration des doctrines les plus généralement acceptées par les fondateurs et les maîtres de la science : j’ai voulu écrire, si je puis parler ainsi, la grammaire de la science économique, en appuyant sur l’opinion des meilleurs auteurs, que j’ai trouvés plus d’accord qu’ils n’ont souvent cru l’être eux-mêmes et que ne le pensent ceux qui les critiquent sans les avoir suffisamment lus.

A tout prendre, l’Économie politique est encore celle de toutes les sciences morales dans laquelle les vrais savants se contredisent le moins. J’entends par vrais savants ceux qui ont lu et étudié ce que les autres ont fait avant de chercher à faire du nouveau eux-mêmes.

J’ai fait tous mes efforts pour que ce résumé pût être distingué par des définitions choisies, l’ordre dans les matières, l’enchaînement des propositions acceptées et des problèmes à résoudre, la clarté et la justesse des démonstrations, la sobriété dans les faits et dans les chiffres ; enfin j’ai tâché de me maintenir dans l’orthodoxie scientifique.

Je crois que l’ordre constitue une partie essentielle de la science ; je me suis donc appliqué de tout mon pouvoir à procéder toujours du connu à l’inconnu, des notions simples aux notions plus complexes. Cette méthode, la plus fructueuse pour l’enseignement, devient d’une très-grande difficulté en Économie politique, où tout est nécessaire pour tout démontrer ; et je puis dire que c’est la partie de mon travail qui a réclamé le plus de soins.

Je me suis également préoccupé de constater la filiation des principales découvertes de la science, et de les rattacher au nom de leurs auteurs ; comme aussi d’indiquer au lecteur les sources auxquelles il pourrait puiser des éclaircissements.

Dans mon premier travail, quelques auteurs m’avaient principalement servi de guides. Depuis j’ai voulu consulter la plupart des économistes de quelque valeur, anciens et modernes, français et étrangers.