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récit de chasse-marée.

sang semblaient lancer des flammes. Je vous assure que les Anglais ne riaient plus, et que le nègre perdit contenance. Mais un grand silence se fait. Robert s’est approché et a saisi la main de son adversaire.

Combat du Rouget et de Petit Blanc.

Leurs mains enlacées, leur regard fixe, leurs visages enflammés, rapprochés l’un de l’autre, les deux combattants immobiles et impassibles ressemblaient à un groupe de pierre. Peu à peu le visage du nègre sembla refléter une vive douleur. Tout à coup laissant échapper un cri terrible, le nègre se mordit les lèvres, rejeta la tête en arrière et parut s’évanouir. On voyait passer sur ses épaules des frissons convulsifs, tandis que, chez Robert, pas un muscle ne bougeait. Ce qui se passait