Page:Garnier - Six semaines dans un phare, 1862.djvu/87

Cette page a été validée par deux contributeurs.
77
récit de chasse-marée.

champ. Le feu à la frégate et que tout l’équipage descende à terre !… Maintenant, amenez le pavillon et abandonnez-moi aux Anglais qui ne vont pas tarder à nous amariner.

Le pont de la Preneuse.

Personne ne bougea. Seulement nos couleurs furent amenées. Les embarcations anglaises arrivaient… Leur lève-rames nous annonça bientôt qu’ils venaient d’arrimer la Preneuse.

Pardon… monsieur Paul, l’émotion m’étouffe… À ce souvenir mon vieux sang redevient jeune et me fait sauter le cœur… Ce qui me console c’est que nous livrions aux Anglais une frégate dont ils ne pouvaient se servir. Les bastingages étaient rasés, le pont labouré par les boulets, la carène trouée comme un crible. Au pied du banc de quart, les deux seuls officiers qui restaient