Page:Garnier - Six semaines dans un phare, 1862.djvu/358

Cette page a été validée par deux contributeurs.
348
six semaines dans un phare.

 Les corrections sont expliquées en page de discussion

avions, les autres étant restés en gage à Zanzibar. Il nous fallait donc un radeau au plus vite.

Le navire gisait sur le côté et sa mâture battait la vague à chaque roulis : c’était donc très-pénible et très-dangereux de construire un radeau, cependant on finit par détacher les basses-vergues, mais le danger nous avait fait oublier les nègres, et eux ne nous oubliaient pas.

Le pont avait été vite balayé des cadavres qui le jonchaient et d’une grande partie des révoltés, qui, surpris par le roulis, étaient allés boire un coup à la grande tasse. Ceux qui étaient enfermés dans l’entre-pont avaient essayé de fuir la lame qui les inondait

La corvette s’est couchée sur bâbord
et s’étaient réfugiés près de nous, sur la galerie et la dunette. Ils ne songeaient plus à la vengeance, mais leur effroi était grand, surtout à la vue de leurs camarades tombés dans la mer et dont une bande de requins qui tournaient depuis le matin autour de la Blanchette, — les gredins ! ils sentaient la chair fraîche ! — faisaient tranquillement leur repas. On apercevait