— Voilà ! des sottises au pauvre vieux matelot.
— Il y a des moments où tu me taquines… C’est insupportable.
— Je n’ai pas ouvert la bouche.
— Va-t’en au diable !…
— J’ai bien le temps d’y aller, je serai bien sûr de vous y retrouver. Si vous croyez que le bon Dieu recevra deux vieux marsouins comme nous.
— Le fait est que nous ferions de fichus matelots à son bord.
— C’est pas tout ça, qu’allons-nous faire cette année pour amuser le petit ?
Le capitaine s’arrêta devant son matelot.
— Voilà l’idée qui me préoccupe.
— Fallait le dire et ne pas courir tant d’embardées. D’abord il faut lui faire aimer la mer à cet enfant puisqu’il veut être marin.
— Ce n’est peut-être pas un bel état ?
— Peuh ! à notre âge, comme ça quand on se repose, mais autrement.
— Oui, la marine marchande, c’est pas fameux.
— Ça vaut bien la marine militaire où l’on meurt sans le sou !
Nouvelle dispute que nous ne reproduirons pas. Nous n’arriverions jamais au bout.
— Savez-vous une chose, dit Clinfoc pour couper court aux discussions, eh bien ! c’est qu’il faut d’abord laisser arriver le petit et, une fois, qu’il sera ici, nous aviserons…
— C’est ça, il sera bien temps.
— Eh bien alors, capitaine, nous ferons ce qu’il voudra.
— Il y a une heure que je me tue à te le dire !
— Capitaine, vous avez raison !…
Mais chacun d’eux avait son projet qu’ils ne voulaient pas se soumettre l’un à l’autre ; comme le maître et le domestique n’étaient jamais d’accord, chacun s’arrangeait pour ne faire que ce