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rabamor.

en malais : « Filou, escroc, voleur. » Ce devait du moins être ça, car je n’avais, pour comprendre ses paroles, que le langage de ses petits yeux méchants. S’il n’avait fait que parler, je n’aurais trop rien dit, mais voilà-t-il pas qu’il me saisit par la ceinture et me la déchire en voulant me mettre à la porte ? Alors… dame ! je me retournai et je lui appliquai un si furieux coup de poing qu’il alla rouler au milieu de ses caisses.

Une rue de Poulo-Pinang.

Ce n’était pas fini. Le Rouget était bien au bal : mais c’est moi qui allais la danser. Le Malais se relève, saisit un couteau et s’élance sur moi. D’une main je lui saisis le bras et de l’autre je lui administre une paire de soufflets à décoller la tête d’un mousse. Et pendant ce temps-là voilà la foule qui s’amasse et, comme de juste, prend fait et cause contre moi, pousse des cris furieux et veut qu’on me conduise en prison.

La vue du danger, en calmant ma colère, me rendit le sang-froid, et je mis la main à ma poche pour y saisir mon couteau. Le pistolet qui était à ma ceinture était tombé par terre. Je le ramassai en menaçant les assaillants de mon couteau, mais d’un