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cartahut.

Les troupes étaient au repos, c’était l’heure de la soupe attendue avec impatience par des estomacs affamés depuis le matin ; on voyait déjà les soldats de corvée apporter les gamelles suspendues deux par deux à de longues tiges plates en fer, le biscuit dans des sacs de toile où se carent d’habitude la brosse et le cirage. Mais à la guerre comme à la guerre ! tout à coup, j’entends un bruit épouvantable, et de chaque côté pleuvent des obus qui, en éclatant, lancent partout la frayeur et la mort.

Les porteurs de soupe troublés par les obus.

Chacun court à ses armes, oubliant la soupe que portent les camarades, ceux-ci affolés courent pour échapper aux obus qui vont plus vite qu’eux. Les uns tombent, d’autres s’arrêtent pour