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six semaines dans un phare.

deuxième ancre mouillée. Le lendemain, le vent a augmenté d’intensité, la pluie tombe avec violence. La mer roule ses vagues bouleversées et écumeuses. La tourmente a des bourrasques folles. Les sinistres commencent.

De toutes parts les vaisseaux inclinent leurs mâtures désemparées et menacent de rompre leurs chaînes. D’abord un trois-mâts anglais brise les siennes et s’abat sur un bâtiment de la même nation, qu’il entraîne à la côte en abordant le Sampson, que la chute entière de sa mâture sauve du même sort.

Tempête dans la mer Noire.
Quelque temps après, ces deux trois-mâts sont au milieu des brisants de la plage. Sur tous les points de la mer en furie, ce sont des scènes lugubres, des luttes désespérées. Notre amiral, impassible comme le jour du combat, observe de sa dunette les progrès de l’ouragan et signale qu’il laisse chaque capitaine libre d’agir à sa guise, selon les ressources du navire qu’il commande.

Le Jupiter vient de broyer ses embarcations, de l’arrière sur le beaupré du Bayard. Au risque de rompre ses amarres, le Bayard