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six semaines dans un phare.

prend des proportions croissantes. Sans nul doute, les Russes avaient appelé à eux toutes leurs ressources, et s’étaient jetés sur l’armée assiégeante, à la faveur du brouillard.

Que n’eussions-nous pas donné pour pouvoir, comme à l’Alma, soutenir nos frères d’armes que notre pensée se figurait gravissant les hauteurs envahies par l’ennemi. Là, un bruit sinistre, un mugissement de feu révèle seul la bataille. En vain, nos longues-vues interrogent l’horizon obscurci par le brouillard et la fumée, nous ne pouvons rien distinguer, et au milieu du retentissement du canon et de la fusillade, l’écho seul nous apporte des clameurs immenses.

L’hôpital de la marine.

Que ces heures furent longues ! mais quelle joie quand nous apprîmes la victoire ! une victoire qui coûta cher aux alliés, aux Anglais surtout. En voici quelques incidents qui nous furent racontés par les blessés que nous transportions à l’hôpital de la marine dans la baie de Kamiesh.

Le plan des Russes était bien simple. Se porter sur l’armée