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PORCIE.

Ant. Pompee ne fut pas de nos confpirateurs. O. Et n’eft-ce pas affez qu’il foit de leurs faiteurs ? Ant. Il atrop de malheur du malheur de fon Pere. Lep, Le bon-heur paternel conforte fa mifere… Et le fait orgueilleux, penfant qu’il pourra bien S’efleuer außigrand comme le pere fien. Ant. Il ne peut remafcher de fon Pere la gloire. Que fa honteufe fin ne luy vienne en memoire. (ge Lep.Il brufle de vengeance. A.Et ceux qui l’ont veLuy ont bien volontiers fon malheur allege. Lep. Il bouffe de courroux. Ant. En courroux fans puiffance

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Neffauroit apporter qu’au courroucé huifance. Ot. Le refte des vaincus fe retire vers luy. Ant. C’eft à fin de trouuer compagnons en ennuy.. Oct. Qu’euft-il pourtant au cœur ma penger effe efpee !

Ant.Ie prens plaisir de voir le fils du grand Pompees Qui fe feit obeyr de la terre des eaux, Efploré, vagabond, armé de trois vaffeaux, Panure defefpereé dans la mer fe retraire : Et là faifant l’estat d’un infame Corfaire, Deftrouffer les paffans, & fe ioindre à ceux làQue ce grand Empereur fon pere debella. ">

Eft-il malheur plus grief que d’auoir founenance D’auoir en quelquefois une grande puiffance ? " Oftaue, eft-il tourment, eft-il fupplice tel,.. Dont fedoine tant plaire vn ennemy mortel 3* Lep. Et bien ; s’il eft ainsi que la noble Italie : Affemblee en vn corps, de rechef fe rallie : Et que les Pompeians, efpars de tout coftez, Ne foyent plus deformais de nous perfecutez, Allons pacifier nos prouinces efmneuës, Selon que par le fort elles nous font efcheues.. 7 } Digitized by Google