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PORCIE.

Qui Bufire inhumain, Tyran Egyptien, Maffacra de fes mains, qui tant qu’il fuft en wie Les monstres dechaffa de la terre afferuie. Moy moy forti de luy, que feray-ie finon Que tafcher d’acquerir vn femblable renom Par faits cheualeureux, de faire cognoiftre Queie fas à bon droit digne d’vn tel ancestre ? Or tout ainfi qu’il fut travaillé de Ianon, Iele fuis d’elle-mefine, ou de quelque Démon, Qui haineur me pourchaffe, & me filant fans ceffe Affaire fur affaire, en repos ne me laiffe. Vent. Mais graces à ce Dieu, qui arbitre fur nous, Retient comme il luy plaift, ou lance fon courroux, Nous sommes efchappez, des plus fieres tempestes Qui peuffent menacer nos perilleufes testes. Ant. Combien de fois plogé dans les goufres de Mars, Ay-ie aux premiers fcadrons tronçonné de foudars, Quand trop chauds de mourir, ils s’ingeroyent d’au De foutenir les coups de ma grand coutelace, (dace Qui leur ouuroit le ventre, fo : bles de genous Les faifoit trebucher le vifage deffous ? Cobien de froids hyuers, couché deffous les armes Ay-ie preßé la terre au milieu des alarmes, Le corps oinet de fueur, le vifage noircy D’vne craffe peineufe où i’eftois endurcy, Semblable aux riuagers de l’onde Tanayde, Et à ceux que nourrit le marez, Meotide, Les cheueux à long poil flotans deffous l’armet Qu’vne bure effroyable attachee au fommet Rendoit plus furieux, fur deux yeux brillans comme Deux grands aftres de nuit quad Phebus court au Tefmoin la Paleftine au peuple circoncis. (Somme Où le cours d’vn Efté de ma dextre l’occis Plus de foldats rompus que leur Iordan ne porte Digitized by Google