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PORCIE.

Depuis le clair feiour des Indois emperlez, Iufqu’au bord incornu des Bretons reculez Tout ce large contour, tout cet horrible eſpace Que la vieille Thetis vagueuſement embraffe, Nous fert, nous obeir nous reuere, nous craint, Osté quelque mutin qui fera toft attaint, Osté tant feulement ce.corfaire Pompee, Qui nous retient encor’la Sicile occupee : Mais il ferapuni fi fes vaffeaux fuyars Attendent vne fois le choc de nos foudars, Et auec luy encor’la troupe coniuree, Qu’on dit par defefpoir s’eftre la retiree. ( cause,

Ie les veux pourfuyuir, quelque part que les Que les eaux de la mer recelent les vaiffeaux ; Car en toute la terre il ne fe verra place, Coin ny recoin aucun, où ie ne les pourchaße. Ie les fuinray par tout, comme vn Tygre irens, Qui court opiniaftre apres vn Cerf peureux, Ieroidiray ma courfe apres leurs naus fuytines Infa’atant qu’importun ie les tienne captines, Ar. Iamais donc entre vous ne verray ie la paix ? OA. Tant qu’ils feront viuans vous n’en verrez iamais,

47 Ar. N’auez-vous pris encor raifonnable vengence ? O. Nullevengence peut égaler leur offence. Ar. Si les Dieux tant de fois nous eftoyent puniffeurs Que nous chetifs mortels leurs fommes offenfeurs, Leur foudre defaudroit, la terre profonde Sans caufe enfruiteroit fa poitrine feconde : Ainfi vous conuient-il eftre aux voftres plus doux. , , Oc. Qui tient fes ennemis, les doit deftruire tous. Ar. La clemece eft l’honneur d’vn Prince debon22 nare.

(naire. „OA.

La rigueur eft tousiours aux Princes necefDigitized by Google