Μ. ΑΝΤΟΙΝΕ.
ACTE PREMIER.
Viſque le ciel cruel encontre moy s’obſtine,
Puiſque tous les malheurs de la ronde machine
Confirent contre moy : que les hõmes, les Dieux,
L’air, la terre, la mer me font iniurieux,
Et que ma Royne en qui ie ſoulois viure,
Idole de mon cœur, s’eft miſe a me pourſuyure,
Il me conuient mourir. I’ay pour elle quitté,
Mon pays & Ceſar à la guerre incité,
Vengeront l’iniure faite à ſa ſœur mon eſpouse,
Dont Cleopatre eſtoit à mon malheur ialouſe :
I’ay mis pour l’amour d’elle, en ſes blandices pris,
Ma vie à l’abandon, mon honneur à meſpris.
Mes amis dedaignez, l’Empire venerable
De ma grande Cité deueſtu miſerable :
Dedaigné le pouuoir qui me rendoit ſi craint,
Eſclaue deuenu de ſon viſage feint.
Inhumaine traiſtreſſe, ingrate entre les femmes,
Tu trompes, pariurant, & ma vie, & mes flammes :