Page:Garneray - Voyages (Lebègue 1851).djvu/369

Cette page n’a pas encore été corrigée

leur propriété et ne point appartenir à la cargaison.

Quant aux Anglais trop brièvement blessés et dont le transbordement eût pu mettre les jours en danger, ils restèrent avec leurs chirurgiens à bord de la Confiance ; malheureusement, l’abordage avait été si terrible, si acharné, les blessures par conséquent étaient si graves et si profondes que presque pas un d’entre eux ne survécut. Ils furent tous emportés, au bout de quelques jours, au milieu de souffrances épouvantables, par le tétanos.

Les avaries des deux navires réparées, M. Drieux passa avec soixante hommes à bord du Kent, dont il prit le commandement, et comme cet amarinage, uni à nos pertes, avait réduit nos forces de façon à nous rendre, sinon impossible, du moins dangereuse toute nouvelle rencontre, nous nous dirigeâmes, naviguant bord à bord, vers l’île de France ; nous eûmes le bonheur de l’atteindre sans accident.

Jamais je n’oublierai l’enthousiasme et les transports que causèrent notre apparition et celle de notre magnifique prise parmi les habitants du Port-Maurice.

Notre débarquement fut un long triomphe. C’était à qui aurait l’honneur de nous serrer la main. Obtenir un mot de nous était considéré comme une grande faveur ; et quand nous consentions à accepter un dîner en ville, on ne trouvait rien d’assez bon pour nous être offert.

— Eh bien, Garneray, me dit un jour Surcouf, que je