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XIV


La Confiance, serrée de près, se débarrasse de toutes ses voiles hormis les huniers, laisse arriver plat vent arrière, assure d’un coup de canon le pavillon anglais hissé en poupe, revient lof sur bâbord, et met en panne.

De son côté la Sibylle, qui ne semble pas ajouter une foi bien entière dans notre prétendue nationalité, fait porter quelques quarts pour nous tenir toujours sous la volée, laisse tomber à l’eau quelques-uns des prétendus ballots qui encombrent les sabords de sa batterie, démasque à nos yeux sa formidable ceinture de canons et vient prendre la panne à bâbord à nous.

À peine les deux navires sont-ils établis sous cette même allure que le capitaine anglais nous demande d’où nous venons, pourquoi nous l’avons approché de si près sous tant de voiles, etc.

L’interprète qui occupe la place de Surcouf tandis que celui-ci, placé à ses côtés, lui souffle ses réponses, répond que nous venons de Londres, que nous avons justement reconnu la Sibylle à son déguisement ; que si nous nous sommes approchés avec tant d’empressement, c’est que nous avions une bonne nouvelle à apprendre à son capitaine.

— Quelle est cette nouvelle ? nous demanda l’Anglais toujours sur ses gardes.

— Celle de votre promotion, commandant, à un grade supérieur. On ne parle que de cela à l’amirauté, il paraît