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— Il est trop tard ! s’écrie Maleroux en s’apercevant de ce changement. Feu toujours, mes amis, feu sans pitié sur les traîtres !… Je ne puis pardonner aux Arabes qui nous ont massacrés sous les couleurs anglaises… Feu sans discontinuer, jusqu’à ce qu’ils amènent leur pavillon.

Trois fois de suite l’Amphitrite vomit une trombe de fumée, de flamme et de fer sur le navire ennemi, qui tressaille à chaque bordée jusque dans ses fondements, et abaisse enfin sa bannière devant les couleurs françaises.

— Monsieur Huguet, s’écrie le capitaine, prenez trente hommes avec vous et aller amariner la prise. La frayeur de ces gens est telle que cette force vous sera suffisante !

En effet, notre embarcation aborde le vaisseau arabe, qui se nommait la Perle, et en prend possession sans éprouver la moindre résistance.

Nous employâmes le reste de la journée à réparer les légères avaries que nous avait causées le feu mal dirigé de l’ennemi, puis ensuite à transborder nos prisonniers arabes sur quelques caboteurs de la côte, qui n’osèrent nous refuser de se charger d’eux. Enfin, profitant du beau temps des jours suivants, nous entassâmes à bord de l’Amphitrite sans qu’aucun accident n’entravât cette opération, et en ayant soin de les enregistrer et de les inscrire au fur et à mesure qu’on les apportait, l’or, l’argent, les pierreries et les objets précieux que renfermait la Perle.

Cinquante magnifiques chevaux arabes qui se trouvaient à bord de notre prise furent la seule capture que nous laissâmes à son bord.

À présent, il me serait tout à fait impossible de décrire l’espèce