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à l’usage du pays, étaient repliés en trois ou quatre étages, et leur extrémité, adroitement roulée sur elle-même, était arrêtée par un nœud à lacet artistement attaché.

D’aussi loin que l’on me désigna la reine, je m’empressai de la saluer avec les marques du plus profond respect ; puis je m’avançai vers elle, entre deux personnages de la cour, et suivi par mes deux matelots.

Elle me regarda d’un air profondément ennuyé, presque endormi, frappa contre l’ongle de son pouce la tête de sa pipe renversée pour en faire tomber la cendre, et se retournant vers un de ses courtisans, elle lui dit quelques mots en malgache. Celui-ci se leva avec empressement, et ramena presque aussitôt mon ami le Portugais Carvalho. Dès lors la conversation entre la reine et moi s’engagea au moyen de l’interprète.

— Qu’êtes-vous venu faire à Bombetoc ? me demanda-t-elle tout d’abord.

— Je suis envoyé par le grand roi de France, auguste souveraine, lui répondis-je, pour vous proposer un traité d’alliance offensive, c’est-à-dire que si vous êtes attaquée, vous pourrez disposer des forces du roi mon maître pour combattre vos ennemis.

— Vraiment ! Et comment se fait-il que votre roi s’intéresse ainsi à mes affaires ?… Il ne me connaît pas.

— La réputation de Votre Majesté est parvenue jusqu’à lui.

— Ah ! très bien ! Quant à moi, je n’en ai jamais entendu parler, de votre roi… Enfin, n’importe !… Il met son armée à ma disposition, et je l’accepte… Peut-il m’envoyer cinq cents hommes d’ici quatre jours ?…

— Cela est impossible, auguste souveraine, il faut d’abord que mon roi sache oui ou non si vous acceptez