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XVII

L’effectif des forces de la Preneuse, y compris les renforts que nous avons reçus, se compose d’environ deux cents hommes.

À bâbord, du côté du rivage, et par conséquent à l’abri du feu de l’ennemi, stationnent la chaloupe consacrée aux blessés et à la réserve des marins et quelques légères embarcations destinées à entretenir les communications avec la terre.

Bientôt nous voyons briller les uniformes des artilleurs français sur les pointes de la baie ; on y installe précipitamment des batteries pour nous venir en aide. À cette vue, l’Hermite ne peut s’empêcher de lever les épaules d’un air de pitié.

— Ces canons de petit calibre nous seront inutiles… ils sont hors de portée.

En effet, ces pièces ne tardèrent pas à ouvrir leur feu et je pus me convaincre, pendant une éclaircie de fumée, que leurs boulets n’arrivaient pas jusqu’aux vaisseaux ; n’importe : nos hommes de la batterie ignorent ce fait, et cet appui qu’ils croient posséder à terre stimule leurs efforts et augmente leur confiance. Au reste, jamais combat ne s’est engagé avec plus de vivacité que celui que nous livrons en ce moment. Les renforts que nous avons reçus veulent se montrer dignes de notre équipage ; nos hommes ont une revanche à prendre sur les Anglais pour nos désastres de la baie de Lagoa : tous savent que le